En 1949, Malek Bennabi publie Les Conditions de la renaissance. C’est une sorte de commentaire prolongé et approfondi du verset 13 : 11, qui subordonne le changement d’une communauté aux transformations de l’âme des individus qui la composent.
En 1950, cette réflexion est poursuivie dans Vocation de l’Islam qui, selon les éditions du Seuil, où il est publié en 1954, « n’est ni une étude historique, ni une analyse sociologique, ni une prise de position politique. Participant à la fois de ces trois aspects, mais les dépassant tous trois. ce livre constitue avant tout une saisie par l’intérieur du monde musulman, de ses faiblesses, de ses ressources profondes et de ses possibilités de renaissance…»
Dans des recensions souvent élogieuses, des commentateurs exigeants voient dans Vocation de l’Islam un « programme de réforme de l’homme musulman moderne ». Tous les chapitres de cette « analyse extrêmement pertinente » (selon Jacques Berque) sont étayés par des versets coraniques. Par ces citations, Bennabi entend rappeler que toutes ses appréciations d’ordre sociologique, ou ayant trait à la philosophie de l’histoire, renvoient au Coran.
La réédition de ces deux livres en un seul volume avait été envisagée par l’auteur lui-même. Réforme de l’homme musulman et renaissance islamique réalise ce projet à un moment où s’exprime une importante demande de connaissance de l’oeuvre de Bennabi. Cette étude sur les aspects psychologique, sociologique et métaphysique de la renaissance islamique peut nourrir une réflexion actualisée sur les « problèmes musulmans » d’aujourd’hui. Une lecture attentive montre que, dans sa recherche des solutions à ces problèmes, Bennabi a eu recours aux apports des sciences sociales modernes, tout en poursuivant la méditation du Coran, conçu par lui comme un « outil de civilisation ». Ce faisant, il confirme la grande importance qu’il accordait au Phénomène coranique, fruit de sa première méditation du Livre.
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