D’innombrables millions de musulmans prient Dieu cinq fois par jour : « Guide-nous vers le droit chemin, le chemin de ceux à qui Tu as accordé Tes bienfaits ». Ainsi, chacun d’eux invoque le Créateur au nom de tous les hommes et de les femmes qui sont prêts à croire en Lui, et pas seulement au nom de lui-même seul : consciemment ou inconsciemment, un musulman qui récite ces paroles de la sourate initiale du Coran demande à Dieu de montrer le chemin de la justice et de la droiture à toute la communauté dans son ensemble. Dans une analyse plus approfondie, cela revient à prier pour être guidé non seulement par des préoccupations spirituelles ou éthiques, mais aussi par tout ce qui concerne les moyens pratiques de la communauté, c’est-à-dire sa configuration sociale et son comportement politique.
La prise de conscience que les questions de société et de politique sont étroitement liées aux problèmes spirituels et ne peuvent donc pas être dissociées de ce que nous concevons comme « religion » est aussi ancienne que l’Islam lui-même. Elle a toujours été vivante dans l’esprit des penseurs musulmans et dans les sentiments des masses au cours de l’histoire musulmane. En effet, une très grande partie de cette histoire a évolué sous l’impulsion d’une aspiration profonde à l’établissement de ce qui a été vaguement, et souvent confusément, conçu comme l’État islamique ».
Leopold Weiss, né en 1900 en Europe centrale dans une famille juive orthodoxe, se convertira à l’islam après avoir découvert le Inonde musulman. Surnommé Muhammad Asad, journaliste, voyageur et savant réputé en sciences islamiques, il participera entre autres à la création du Pakistan. Auteur prolifique, commentateur du Coran, traducteur du sahih d’Al Boukhari, ses pérégrinations, son savoir, ses rencontres et son expérience font de lui un auteur incontournable et un penseur hors du commun.
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