Qui était le prophète Muhammad (paix et salut sur lui) ?
« Sa bouche était toujours en train d’une prière ;
Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;
Il s’occupait lui-même à traire ses brebis ;
Il s’asseyait à terre et cousait ses habits », nous dit superbement Victor Hugo, qui n’est plus à présenter.
« … moins qu’un Dieu, plus qu’un homme, un prophète ! » s’émerveilla Alphonse de Lamartine, grand nom du romantisme et de l’histoire de France, dans une de ces formules, concises et sublimes, qui font tout le charme de la littérature française.
Au fil des siècles, d’éminents auteurs de tous horizons ont écrit sur l’islam et son Prophète (paix et salut sur lui). Pour témoigner de cet héritage littéraire, trois textes ont été sélectionnés par l’éditeur du présent ouvrage.
Le premier est la traduction, par le professeur Muhammad Hamidullah, d’un sublime poème de Jagan Nath Azad, écrivain hindou spécialiste de Muhammad Iqbâl. « Il me faut parler d’un bienfaiteur de toute l’humanité », déclara-t-il dans ce texte multipliant les salutations et les paroles élogieuses envers le prophète Muhammad (paix et salut sur lui).
Le deuxième texte a pour auteur Alphonse de Lamartine. Dans le cadre de son Histoire de la Turquie, il écrivit une biographie du Prophète (paix et salut sur lui), qu’il prolongea en esquissant l’histoire des premiers califes. Évoquant ce qui le poussa à écrire sur Muhammad (paix et salut sur lui), il affirma :
« L’islamisme et la Turquie sont un même fait. On ne comprendrait pas la conquête du monde oriental par les mahométans si on ne remontait pas dans Mahomet à l’origine et au premier ressort de cette puissance qui a remué et qui remue encore les trois continents. »
C’est dans ce même livre qu’il posa sa célèbre question rhétorique : « Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Mahomet ? »
Cette biographie n’est certes pas aussi élogieuse que les deux autres textes réunis dans cet ouvrage, et elle reproduit même certains préjugés entretenus par les orientalistes de l’époque, mais elle a le mérite de témoigner de l’intérêt porté par certains intellectuels au Prophète (paix et salut sur lui) comme elle contribue à montrer, si tant est que ce soit nécessaire, l’islamophilie qui pouvait régner en France au XIXe siècle.
Et le dernier texte de ce recueil est là pour en attester également. En effet, à la même époque que le texte de Lamartine, Victor Hugo publia, dans La Légende des Siècles, un poème qui fit date, « L’An neuf de l’hégire ». Avec le talent qui le caractérise, Hugo fait voyager son lecteur dans le temps, l’invitant à assister aux derniers instants du Prophète (paix et salut sur lui).
Ces écrits, et il en existe bien d’autres, confirment qu’il est possible, tout en reconnaissant nos différences, d’exercer notre liberté d’expression avec bienveillance plutôt que de l’utiliser pour porter atteinte aux convictions de notre prochain.
Et pour conclure en citant de nouveau Jagan Nath Azad : « Salutation à celui dont la parole a fasciné le monde. »
Morad Benmohand