Mémoires d’un témoin du siècle : l’enfant (1905-1930) – Malek Bennabi

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« En naissant en 1905, en Algérie, on vient à un moment où le courant de conscience peut être connecté sur le passé, avec ses derniers témoins, et sur l’avenir avec ses premiers artisans. J’ai donc bénéficié d’un privilège indispensable au témoin, en naissant à un tel moment.

Dans mon milieu familial j’ai trouvé, en effet, une aïeule, Hadja Baya, alors centenaire et qui mourra quand j’aurai trois ou quatre ans. Je ne l’ai donc pas connue suffisamment. Mais en quittant ce monde, elle laissait, dans le milieu familial où je commençais à prendre conscience, ses souvenirs vivants qu’on allait me transmettre dans la famille.

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« En naissant en 1905, en Algérie, on vient à un moment où le courant de conscience peut être connecté sur le passé, avec ses derniers témoins, et sur l’avenir avec ses premiers artisans. J’ai donc bénéficié d’un privilège indispensable au témoin, en naissant à un tel moment.

Dans mon milieu familial j’ai trouvé, en effet, une aïeule, Hadja Baya, alors centenaire et qui mourra quand j’aurai trois ou quatre ans. Je ne l’ai donc pas connue suffisamment. Mais en quittant ce monde, elle laissait, dans le milieu familial où je commençais à prendre conscience, ses souvenirs vivants qu’on allait me transmettre dans la famille.

Ma grand-mère maternelle, Hadja Zoulikha, me dira notamment, quand je serai plus grand, comment sa mère, Hadja Baya, et sa famille quittèrent Constantine, le jour de “l’entrée des Français”.

Les familles constantinoises, une fois leur ville prise, n’eurent d’autre souci que de sauver leur honneur, surtout les familles où il y avait de jeunes filles. Elles durent les évacuer du côté du Rhumel, où se trouvent aujourd’hui, en bas : les moulins Kaouki et en haut : le pont suspendu.

Pendant que les Français entraient par la Brèche, les jeunes Constantinoises et leurs familles quittaient leur ville en utilisant des cordes qui cédaient parfois, précipitant les vierges dans l’abîme.

Mon aïeule, Hadja Baya, a vécu cette tragédie. Son père et sa mère, la poussant devant eux à travers les rues d’une ville en désarroi, la conduisirent au bord du précipice, comme Abraham avait conduit, jadis, son fils Ismaël pour le sacrifice propitiatoire sur l’autel de Dieu. »

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